L’«homéostasie énergétique» correspond à l’équilibre entre l’énergie que nous absorbons (calories, matières grasses, protéines, etc.) et l’énergie que nous dépensons via l’activité physique et le maintien du métabolisme de base essentiel à notre survie. Lorsque cet équilibre est réalisé , notre poids corporel permet un fonctionnement physique et mental optimal. Mais si nous n’atteignons pas l’homéostasie énergétique, nous pouvons souffrir d’insuffisance pondérale, en cas de manque d’«énergie entrante», ou, plus souvent, de surcharge pondérale, lorsque l’«énergie entrante» est supérieure à l’«énergie sortante».
Jusqu’ici c’est assez simple, cela découle du bon sens. Mais la compréhension des mécanismes scientifiques correspondants est nettement plus compliquée. Notre appétit et la sensation de satiété résultent d’interactions complexes de signaux qui vont et viennent entre l’estomac et le cerveau, régulant ainsi la prise de nourriture. La connaissance du fonctionnement de notre organisme a considérablement progressé ces dernières décennies, notamment avec l’arrivée de la génétique. L’une des percées majeures dans la compréhension des mécanismes de la faim est liée à la découverte de l’hormone de la faim, la ghréline.
La ghréline est un peptide produit par certaines cellules de l’estomac, qui envoie des messages au cerveau via le système nerveux périphérique et la circulation sanguine. Cette hormone contrôle la faim mais joue aussi un rôle important dans la régulation de la distribution et de la vitesse à laquelle nous utilisons l’énergie et engrangeons les graisses : elle représente un facteur majeur dans la gestion du poids corporel et de l’équilibre énergétique.
La ghréline est sécrétée de manière continue, toutefois lorsque l’estomac est vide, sa sécrétion augmente. Lorsque l’estomac est étiré (c.-à-d. rempli de nourriture), sa sécrétion diminue. La ghréline agit sur les cellules de l’hypothalamus pour signaler un accroissement de la faim et sur la sécrétion de l’acide gastrique pour préparer notre organisme à la prise alimentaire.
Il existe un récepteur spécifique dans le cerveau à qui est destiné ce «message de faim». Ce récepteur de la ghréline se retrouve sur certaines des cellules qui possèdent également le récepteur de la leptine, une «hormone de la satiété» qui exerce un effet opposé à celui de la ghréline. Ainsi, ces cellules du cerveau reçoivent et traitent des messages envoyés par notre organisme qui nous indiquent quand nous avons besoin de manger et quand nous devrions nous arrêter, révélant la complexité de la régulation de notre homéostasie énergétique
Cette communication entre l’estomac et le cerveau implique plusieurs circuits de signalisation différents que nous ne maîtrisons pas encore dans leur totalité. Mais nous savons qu’en plus de réguler la sensation de faim, la ghréline est également un acteur important dans le contrôle du plaisir que nous procure le fait de boire et manger: le taux de ghréline grimpe juste avant un repas et chute immédiatement après celui-ci.
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